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A. B. C.

Art, Bio, Concepts

A. comme Abandon, comme Anémone. 1960

 

«L’anémone Sylvie* est l’une des première fleur du printemps : dès le début du mois de mars, elle tapissait le pré du verger, à l’arrière de ma maison alsacienne. Sa fleur blanche au cœur doré symbolise l’abandon ; autrefois, mon père, ce héros au sourire si doux, nous abandonna alors que j’étais tout juste âgée de 2 ans ».


A. comme Alphabets,

« Le monde des lettres de l’alphabet et des abécédaires m’a marquée  à tout jamais : peints ou imprimés, la création de ces derniers est devenu tout à la fois un motif, un exercice de style et un mode privilégié de classement qui me permet de me dégager de toute hiérarchie ; c’est aussi un merveilleux
concept de création et de présentation, dont j’use désormais de façon immodérée ».

A. comme Alsace. 1968 / septembre 2020

 

« Je suis arrivée en Alsace à l’âge de dix ans ; cette terre de contrastes m’a beaucoup donné : le goût de la peinture comme celui de la botanique, l’expérience de la transmission et du travail bien fait, des amis, la découverte d’hommes et de femmes illustres, une agréable maison et son jardin, l’amour de l’art et de la nature…un sentiment qui n’a  jamais cessé de croitre au fil du temps ! »

A. comme Amour de l’Art

« J’ai chiné au marché aux puces de BARR, une ancienne revue d’art éditée à Paris dans le VI° arrondissement, 110 Boulevard St Germain, « L’Amour de l’art » : son titre m’a inspiré une première suite de peintures bleues ».

A. comme ARP Jean Hans (1886 / 1966)

Dans son Manifeste millimètre infini », Arp écrit en 1938 : « Il faut d’abord laisser pousser les formes, les couleurs, les mots, les tons et ensuite les expliquer.
Il faut d’abord laisser pousser les jambes, les ailes, les mains et ensuite les laisser voler, chanter, se former, se manifester. Je ne fais pas, moi, d’abord un plan comme s’il s’agissait d’un horaire, d’un calcul ou d’une guerre. L’art des étoiles, des fleurs, des formes, des couleurs appartient à l’infini.»


A. comme Art

« Je souhaite que mon art engendre des idées positives, de la poésie et du plaisir, qu’il soit aussi un art porteur de connaissances, coloré & joyeux comme l’est un parterre de fleurs sous le soleil ! »

A. comme Art postal

L’art postal est une vaste famille qui désigne l’ensemble des productions artistiques liées à l’institution postale ; il englobe le Mail art et l’Art posté.
On pourra se référer au document « MAIL ART » de Jean Noël LASZLO, artiste et commissaire d’expositions, dont je livre ici, avec son aimable autorisation, l’introduction et quelques pages : MAIL ART 

A. comme Artiste

« C’est en fréquentant la nature et en observant les œuvres dans les musées que je suis devenue artiste : mon attachement aux plantes et aux paysages traversés est à la mesure des émotions que j’ai pu y ressentir. Puis, en étudiant les oeuvres et les démarches de tous ceux que j’admire, je me suis forgée ma propre opinion. De retour à la maison et avec cette impulsion donnée,  je me lançais alors dans des expérimentations plastiques : ce sont elles qui donnèrent naissance à mes premières œuvres au début des années 2000.

A. comme Autoportrait

Comme me l’avait fièrement fait remarquer l’un de mes petits élèves, alors qu’il venait tout juste de comprendre le sens de ce mot et qu’un éclair brillait dans ses yeux : « j’ai compris maîtresse, un au-to-por-trait, ce n’est pas le portrait d’une auto : c’est le portrait qu’un artiste fait de lui même ! »

Page du livre d’artiste « A / SUITE BLEUE ULTRAMARINE », édition 2020.

 

B comme BIODIVERSITÉ

«  J’ai vécu pendant 25 ans au contact de la biodiversité de mon jardin alsacien : je l’ai contemplée, perçue, analysée, décryptée de manière sensible ; c’est cette expérience sensible que j’ai proposé de retranscrire dans mes œuvres de l’époque.
Si la biodiversité est la diversité des espèces vivantes (des micro-organismes, aux végétaux et aux animaux) présentes dans un milieu (un écosystème), elle varie selon les milieux ; à notre époque, il importe de mieux la faire connaître, à travers notamment l’étude des espèces et des écosystèmes – terrestres, marins et autres aquatiques – afin d’être en mesure de la préserver, voire de la reconquérir !

B comme BIOGRAPHIE

« Tout ce que nous faisons, créons, exprimons, tout parle de nous ; tout est en lien avec ce que nous sommes, tout est autobiographique !».

Isabelle MAZZUCCHELLI est une artiste française, née à Metz en 1958. Elle partage son temps entre l’Alsace et la Provence où elle vit désormais, au bord de la méditerranée.

Active depuis le début des années 2000, son univers se nourrit de ses marches dans les jardins comme en pleine nature, des plantes et des matériaux bruts qu’elle y prélève, les hybridant parfois aux caractères de notre alphabet romain ; souvent aussi de ses lectures et de ses rencontres avec d’autres artistes, avec lesquels elle entre en correspondance .

C. comme Couleurs

«  Ce sont les plantes qui m’ont amenée à la couleur : le rouge profond que prennent les hortensias à l’aube de l’hiver, lorsque les gelées nocturnes sont imminentes ; les verts tendres du verger au printemps ; les bleus outremer des premières vivaces du jardin ». I.M

Goethe affirmait dans son livre que « les humains ont une grande joie à voir la couleur » : ainsi la couleur ferait du bien et transmettrait quelque chose de l’ordre d’une énergie positive ! Je m’intéresse pleinement à la couleur, l’expérimentant et recherchant sa provenance naturelle, tout particulièrement dans les pigments et leurs origines »

LA COULEUR DES PLANTES

« Avec l’impression naturelle*, L’habitus de la plante (c’est à dire son apparence générale) est rendu avec une exactitude et une finesse étonnantes, exception faite de ses propres couleurs du moment : celles-ci sont toujours éphémères. C’est sur cette dernière caractéristique, susceptible de modifications radicales, que s’est portée mon exploration ; cette recherche se manifeste à travers plusieurs séries de travaux. »

E. comme Ecole 1958 / 2018

« Je suis née à l’école : ma mère, institutrice, m’y amena au berceau : j’y fis mes premiers pas ; c’est là aussi que je laissais mes premières traces d’encre et de couleurs, les doigts plongés dans l’encre bleue de l’encrier ; c’est encore là que je réalisais mes premiers dessins et collages, le nez dans le pot de colle blanche qui sentait si bon l’amande ! Là toujours, que naquirent mes premières impressions au tampon. Oui, j’ai toujours adoré l’école ! Et ce monde de connaissances, ce monde de papiers lignés et à carreaux, de crayons de couleurs  et de peintures, de livres et d’images, de lettres et d’alphabets fut aussi pour moi, bien plus tard, celui de la petite imprimerie Freinet aux caractères mobiles en caoutchouc que j’installais dans ma propre classe, celui des tampons-images destinés à décorer les cahiers du jour de mes élèves, celui enfin du premier ordinateur mis à disposition de ma classe : ce monde là m’a imprégnée pendant plus d’un demi-siècle ! »

E. comme Empreintes

«Tout ce que nous faisons laisse une trace : tout est empreinte !  ». I.M

A travers l’ensemble de ses œuvres, l’artiste questionne la notion d’empreinte : l’empreinte que les plantes lui ont laissée depuis son enfance passée à la campagne, l’empreinte qu’une personne peut imprimer à une autre, voire à un groupe ou encore un lieu (par exemple, l’empreinte de Cézanne sur la Sainte Victoire), l’empreinte écologique laissée par nos diverses activités, l’empreinte que peut nous laisser un(e) artiste et son œuvre…

F. comme Femme à l’ouvrage

Dans son livre « L’Homme du commun à l’ouvrage », Jean Dubuffet (  )explique sa vision de l’art : loin d’un discours académique ou philosophique, il montre que toute personne peut être artiste si elle sait entendre et écouter son âme intérieure, faisant ainsi éclore sa propre démarche, faite d’hésitations multiples et de recherches constantes.

G. comme Gourmandise

« J’assume pleinement ma gourmandise de fruits et légumes : fraichement cueillis ou mangés directement sur l’arbre, je me délecte depuis mon plus jeune âge de fruits rouges et de légumes du jardin : tomates cerises ou cœur de bœuf, petits pois sucrés, cerises croquantes et fraises odorantes, baies de framboises, de cassis ou de mûres,  mirabelles dorées et quetsches juteuses ;  je les prépare le plus souvent en tartes, parfois aussi en coulis, confitures et riches clafoutis. »

G. comme Goettelbrief

“Je conçois ces oeuvres peintes sur papier uniquement sur commande : chacune est une pièce unique, signée et encadrée selon le choix du commanditaire ”.

Autrefois en Alsace, on avait coutume d’offrir lors d’un baptême ou d’un mariage, un « Goettelbrief », c’est à dire une image de forme carrée, rectangulaire, polygonale ou ronde, dessinée, peinte, gravée ou lithographiée, qui comportait, la plupart du temps, un souhait manuscrit ou imprimé : on souhaitait alors à l’enfant « une longue vie », « d’être la joie de ses parents » ou encore de mener « une vie juste et honnête ».

En dialecte,  Goettelbrief  signifie littéralement  “lettre de marraine” : elle était offerte par le parrain ou la marraine à son filleul. Ces œuvres en papier, richement colorées, constituent l’un des domaines de l’imagerie populaire particulièrement présent dans les milieux protestants alsaciens. Cette tradition, attestée depuis le 16° siècle, reste encore vivante dans certaine familles aujourd’hui.

VICTOR

VICTOR, 2019.
Peinture à l’huile sur papier marouflée sur panneau de bois,
Format 50 X 50 cm.

H. comme Herbiers

« Notre époque est critique pour notre survie : en tant qu’artiste, il me semble important de favoriser le contact direct avec la nature ainsi qu’une meilleure connaissance du vivant (et des plantes en particulier) ». I.M


La fabrication d’un herbier constitue un outil formidable pour une meilleure connaissance des plantes : cette fabrication permet, de façon douce et sensible, de cultiver son rapport à la nature (à travers une marche contemplative) et d’augmenter sa créativité : car la nature est créative par essence, elle nous immerge dans un monde d’odeurs, de formes, de couleurs et de matières, de phénomènes lumineux ou météorologiques qui  nous procurent des émotions et s’impriment alors dans notre corps comme dans notre mémoire.

H. comme HOMMAGES

 «  J’ai beaucoup appris des grands artistes, en regardant leurs oeuvres, en lisant  leurs textes et en m’intéressant tant au pourquoi de leurs travaux qu’aux procédés qu’ils utilisent pour les réaliser. Je pense que tout artiste véritable enseigne aux autres à travers son art » .

J. comme JARDINS

« Les jardins ont toujours été pour moi des lieux de prédilection propices à la rêverie, au jeu et à la culture de plantes. Le jardin de mon enfance fut un paradis vert et doré : c’est là que j’y vécu mes premières émotions esthétiques.
A tout jamais, elles m’ont ouvert l’esprit et les yeux sur :

La beauté et la magie des plantes,

La puissance de la couleur ; la force de la nature,

Le caractère mouvant et fugitif des phénomènes,

Le mystère de la vie et de la mort ».

L. comme
LIVRES

Mes livres livrent une pensée, un sentiment, rendent hommage, racontent des histoires botaniques ou horticoles, des histoires aussi de rencontres et d’amitiés… 

« J’ai toujours adoré les livres : ils me permettent de voyager, sans quitter ma table, dans des univers inconnus ; ils me transportent dans le pays de l’imaginaire ou m’apportent de nouveaux savoirs. J’en ai autrefois écrit et réalisé avec mes élèves : ce furent mes premiers essais. Puis ayant consulté de nombreux livres d’artiste et lu les ouvrages d’Anne Moeglin DELCROIX* sur le sujet, je me suis lancée : mon premier livre d’artiste, autoédité à l’automne 2019 s’intitule : « A HOPE FOR A GREEN FUTURE » 

M. comme Marche​

« Je me promène avec naturel et légèreté, sans fatigue ni contrainte d’aucune sorte, à l’écoute de ce qui est là : cette nécessaire disponibilité, je la cultive par la marche solitaire et silencieuse, par l’attention aux petites choses, par la collecte de végétaux et la contemplation ». I.M

« Une promenade au bord du ruisseau » le 28 Août 2017, Photographie format 13 X 18 cm, de la série « HERBORISATIONS ».

M comme Maison. 1992/2020

 

En 1992, l’artiste acquiert à St NABOR, en Alsace, une maison et son verger attenant : ils deviendront son principal lieu d’inspiration et de création.

M. comme MOTS

« Savoir nommer une chose, trouver le mot juste, l’employer à bon escient, comprendre son origine & son étymologie : ces choses là ont toujours été importantes pour moi !»


Les mots et le rapport complexe qu’ils entretiennent aux images ont une importance particulière dans l’art : ils permettent de dire du monde ce que les images ne peuvent pas toujours montrer, ils précisent. Pour Isabelle MAZZUCCHELLI, les mots intégrés à ses peintures permettent d’abord de nommer et de se souvenir : ils désignent le nom d’une plante, fixent une ou plusieurs pensée de l’artiste, mettent en exergue une citation, une parole ou parfois encore, valorisent un précepte ou dénoncent une façon d’être ou de faire.

N. comme NATURE / NATUREL

« J’espère davantage d’harmonie avec le monde naturel ! /  I hope for a world more in harmony with nature !» ”


« Mes promenades à travers vignes, champs et forêts ont forgé mon contact
 à la nature : cette immersion, ce regard attentif porté sur les plantes et sur leur environnement, cette observation intime des formes, des matières et des couleurs me procurent, calme, sentiment de bien-être et d’appartenance au monde. Ainsi j’observe, je collecte et ramène au hasard de mes rencontres. Le végétal vient à moi : je le remarque et le ramasse. »


 Promenades en forêt d’Urlosenholtz. Saint Nabor. 2015, Polyptique composé de 6 peintures à l’huile et gesso sur papier marouflé sur toile ou panneau de bois. Format 50 X 100 cm chacun.

N. comme NAUFRAGE / Avril 1967

Premier naufrage d’un pétrolier  : le TORREY CANYON s’échoue sur les CORNOUAILLES  îles Scilly ; sa cargaison pollue gravement les côtes anglaises et françaises et c’est le premier grand désastre écologique de l’Histoire. Ce fut aussi le début d’une bien maigre prise de conscience des risques écologiques, liés ici, à la taille et au trafic toujours croissant des pétroliers.

« J’avais alors 9 ans : en ce mois d’avril, je découvrais les photographies du Paris-Match N°941: un spectacle terrible d’oiseaux noirs englués dans le mazout, des plages noires à perte de vue ;  je décidais de m’inscrire à « L’Arche de Noé », une association de défense de l’environnement créée autrefois par le magazine « Femme d’aujourd’hui ». Depuis tout ce temps passé, les choses n’ont cessé de se répéter, de s’aggraver aussi : et tristement, je vois dans cet événement catastrophique et dans tous ceux qui ont suivi, une métaphore du naufrage possible de notre propre civilisation… »

O. comme OBERLIN

« Saviez-vous qu’au XVIII° siècle déjà, le pasteur Jean Frédéric Oberlin (1740  Strasbourg/1826 Waldersbach) souhaitait que tous les enfants de son village connaissent le nom de 100 plantes, afin qu’ils soient en mesure de les reconnaître, d’en découvrir leurs usages et de s’en nourrir ? »
Jean Frédéric Oberlin (1740  Strasbourg/1826 Waldersbach) fut pasteur, pédagogue et défenseur des droits de l’homme. En Alsace, aux Etats Unis comme au Japon, l’empreinte laissée par Oberlin et par son œuvre est grande ; celle laissée sur ma personne est primordiale : elle est à l’origine de mon travail artistique comme pédagogique.

V comme Verger. 2017

« J’ai cultivé mon jardin pendant trente ans, sans pesticides d’aucune sorte ; j’ai planté des graines et récolté leurs fleurs & leurs fruits ; j’ai entretenu un compost et nourri les oiseaux pendant l’hiver ; aujourd’hui encore, je m’efforce de conserver un regard observateur et un esprit ouvert et stable face aux aléas de l’existence. » I.M

V comme Vie en rose. 2019-2021

Á partir de l’été 2018, l’artiste s’installe à Toulon ; en promenade sur les sentiers du littoral, sous le soleil, les palmiers et les bleus du ciel et de la mer, cette période correspond à un changement de vie et de couleurs : l’artiste imprime et peint des roses, des palmiers, des bananiers & des plantes du littoral et de la forêt méditerranéenne…

 


LA VIE EN ROSE (A ROSE IS A ROSE IS A ROSE IS A ROSE)

Edition en cours : 4 travaux d’impression sur papier, 2011/2021.
Peinture à l’huile sur papier bambou. Format 40 X 50 cm.

Z comme ZINA, Zinnia. 2019

«  ZINA, c’était le prénom de ma grand mère italienne, une femme généreuse et toujours joyeuse, malgré une vie difficile : elle éleva seule ses trois enfants, dont mon père Massimo Giuseppe qui ne fut jamais reconnu de mon grand père. Les dimanches, Zina me cuisinait toujours de délicieux gnocchis et gratin de macaronis ; elle me cousait à la main des robes pour ma poupée Barbie, me faisait écouter « Le plus beau tango du monde » chanté par Tino Rossi et m’appelait « ma petite Isabelle ». Zina c’est un prénom féminin d’origine arabe qui signifie « la belle, la beauté » : il existe en italien et dans les langues tchèque et slovène »

« Zinnia, est le nom d’une fleur estivale que je sème tous les ans au jardin, en place au mois de mai pour pouvoir profiter de ses fleurs aux couleurs intenses et variées pendant tout l’été : rose fuchsia, orange vif ou violet, je dédie cette fleur multicolore à ma bien chère et dévouée grand mère italienne !